Charles III: un portrait qui fait polémique
C'est un portrait officiel et gigantesque (2,20 sur 2,80m) qui a fait couler beaucoup d'encre et beaucoup de peinture rouge : celui de Charles III, dévoilé à Buckingham en mai 2024. Commandité en 2020 par la Compagnie des drapiers, il est devenu, du fait de la disparition de la reine en septembre 2022, le premier portrait de Charles en tant que roi d'Angleterre.

Signé Jonathan Yeo, son parti pris coloré a surpris et choqué une partie des britanniques. Pourtant, la pose est très conventionnelle : on y voit Charles de face, comme ses illustres prédécesseurs (le portrait royal, en Grande-Bretagne, répond à cette convention depuis 1538 avec le portrait d'Henri VIII, tandis qu'en France les monarques posent traditionnellement de trois quarts). Le roi y porte son costume d'apparat, l'uniforme rouge des gardes gallois (welsh guards) l'un des cinq régiments d'infanterie de la Garde du souverain britannique. Charles est en effet leur colonel depuis 1975. 

Ce qui est beaucoup moins conventionnel, c'est le choix d'avoir opté pour un dégradé de rouge pour l'arrière-plan : cela donne un aspect atemporel à l'ensemble, mais apporte aussi une forme d'étrangeté. Seuls le visage et les mains du roi, très réalistes, se détachent dans ce magma carmin. D'aucuns y voient une référence à l'histoire sanglante de la colonisation, mais d'après l'artiste, ce parti-pris est purement esthétique.

Un autre détail attire notre attention : ce petit papillon qui vole au-dessus de l'épaule gauche de Charles. Il correspond à son engagement en faveur de la défense de l'environnement, et c'est le roi lui-même qui a demandé à l'artiste d'ajouter ce symbole à ce portrait!

Mes Sorties Culture / Sonia Zannad

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