De l'art pour découvrir ce qui est caché
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Votre rédacteur est resté longtemps devant ces deux tableaux, malgré la foule qui le bouscule, en un dimanche après-midi. C’est peut-être que, si on ne connaît pas leur titre, ils gardent leur mystère…
 

Le premier tableau, un intérieur hollandais, au Musée du Louvre, s’attache à dissimuler les indices de tout récit : pas de personnage et rien sur les occupants de la maison. Et on les voit à peine… Les pantoufles.

Toute l'attention se concentre sur la construction de l'espace. La profondeur et la perspective viennent de la succession frontale des motifs ou boîtes s'imbriquant les uns dans les autres : le cadre de l'œuvre elle-même, puis les deux chambranles de porte, mais aussi les deux tableaux accrochés sur le mur du fond. La perspective est accentuée par les obliques des deux sols carrelés.

L'histoire du tableau est riche en rebondissements. D'abord tout un ballet d'attributions, sans cesse changeantes, qui ont même parfois fait de cette oeuvre un pastiche du 18e siècle ou du début du 19e siècle. Au 19e siècle, certains collectionneurs sont même allés jusqu'à faire peindre de nouveaux motifs sur la toile, comme par exemple un petit chien ou une fillette assise. Le tableau paraissait sans doute trop vide et on voulait remplir ce "décor"... c’était oublier Les Pantoufles.


L’image d’une femme coiffée à la garçonne faisant tressauter son long collier de perles sur une musique de charleston est le stéréotype de l’émancipation féminine des Années Folles. Dans ce tableau du Musée La Piscine à Roubaix, pas de music-hall, pas de bruit, non, tout est calme. Une femme est assise. Et on la voit à peine… La cigarette.

La cigarette accompagne, comme jamais, le corps de la femme dans l’imagerie publicitaire. Ici, sans message publicitaire, le peintre post-impressionniste Lebasque fait fumer sa fille, sage mais aussi moderne, dans une ambiance méridionale, volets clos, lumière tamisée, couleurs bariolées, rocking-chair.


Bien dans vos pantoufles, sur l'émancipation de la femme dans les années 20, trois romans incontournables :
La garçonne de Victor Marguerite avait fait scandale,
Le blé en herbe de Colette, en livre  ou en film
Mémoires d'une jeune fille rangée de Simone de Beauvoir


Et deux qui ont fait craquer votre rédacteur :
L'aventureuse de Jack London et Madame Einstein de Marie Benedict

Pour finir en musique : Félix Leclerc ou Les Compagnons de la Chanson.


Bonnes pantoufles !

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