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musée des Beaux arts de Lille
Le
12 July 2016,
Auteur de BD particulièrement prolixe et populaire, le sémillant Zep a été invité par le musée des Beaux-Arts de Lille à revisiter sa riche collection permanente dans le cadre d’Open Museum. Une initiative qui – comme son nom l’indique - vise à attirer au musée ceux qui n’ont pas l’habitude d’y aller.
Le pari était risqué : comment faire dialoguer la BD, art populaire par excellence, et l’art académique, parfois intimidant? Comment apporter un regard neuf et décalé tout en éveillant la curiosité ?
Le dessinateur a choisi une posture qui lui ressemble : ses interventions sont pleines de malice, et permettent de mettre en valeur le geste artistique au sens large, aussi bien le sien que celui des maîtres d’antan.
Car quand il se moque, c’est toujours pour souligner une vérité, et avec une grande modestie.
Grâce à un ingénieux système de projection sur les murs ou sur les œuvres, les dessins de Zep se matérialisent sous nos yeux comme par magie au fil des salles, comme si le dessinateur travaillait en temps réel, jusqu’à l’inévitable chute, sous forme d’une bulle qui dévoile le sens du dessin et fait pouffer les visiteurs.
Ici, une momie égyptienne habillée de papier toilette, là une statue grecque qui se couvre de tatouages (ou de poils), ou encore un Rubens dont il imagine la longue et tarabiscotée séance de pose.
Zep a l'art de poser les questions que vous n’osez pas poser : pourquoi les statues masculines sont-elles dotées d’un sexe aussi discret ? Comment fait-on pour peindre une nature morte, tandis que les fruits pourris et les fleurs fanées commencent à répandre leur puanteur dans l’atelier ?
Très vite, on se surprend à chercher « le Zep » dans chaque salle, et à adopter son humour en admirant les toiles. Pour ce projet, le bédéiste s’est peut-être inspiré d’un autre dessinateur tout aussi irrévérencieux, Marcel Gotlib, qui a utilisé sa coccinelle fétiche pour envahir et animer les classiques de la peinture...
L’objectif, ici, consiste non seulement à approcher les œuvres autrement (quand il ne s’agit pas de les approcher tout court) mais aussi à donner envie de s’interroger sur leurs conditions de fabrication, leur conception, tout en prenant conscience de l‘immense savoir-faire des grands artistes devenus aujourd’hui des classiques. Le meilleur hommage que nous puissions leur rendre, c’est bel et bien de les faire vivre en les admirant! Notre verdict : Zep réussit son entrée au musée et parvient à rendre populaires et attachantes les œuvres les plus impressionnantes du patrimoine artistique.
Sonia Zannad / Mes sorties culture
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com
Le pari était risqué : comment faire dialoguer la BD, art populaire par excellence, et l’art académique, parfois intimidant? Comment apporter un regard neuf et décalé tout en éveillant la curiosité ?
Le dessinateur a choisi une posture qui lui ressemble : ses interventions sont pleines de malice, et permettent de mettre en valeur le geste artistique au sens large, aussi bien le sien que celui des maîtres d’antan.
Car quand il se moque, c’est toujours pour souligner une vérité, et avec une grande modestie.
Grâce à un ingénieux système de projection sur les murs ou sur les œuvres, les dessins de Zep se matérialisent sous nos yeux comme par magie au fil des salles, comme si le dessinateur travaillait en temps réel, jusqu’à l’inévitable chute, sous forme d’une bulle qui dévoile le sens du dessin et fait pouffer les visiteurs.
Ici, une momie égyptienne habillée de papier toilette, là une statue grecque qui se couvre de tatouages (ou de poils), ou encore un Rubens dont il imagine la longue et tarabiscotée séance de pose.
Zep a l'art de poser les questions que vous n’osez pas poser : pourquoi les statues masculines sont-elles dotées d’un sexe aussi discret ? Comment fait-on pour peindre une nature morte, tandis que les fruits pourris et les fleurs fanées commencent à répandre leur puanteur dans l’atelier ?
Très vite, on se surprend à chercher « le Zep » dans chaque salle, et à adopter son humour en admirant les toiles. Pour ce projet, le bédéiste s’est peut-être inspiré d’un autre dessinateur tout aussi irrévérencieux, Marcel Gotlib, qui a utilisé sa coccinelle fétiche pour envahir et animer les classiques de la peinture...
L’objectif, ici, consiste non seulement à approcher les œuvres autrement (quand il ne s’agit pas de les approcher tout court) mais aussi à donner envie de s’interroger sur leurs conditions de fabrication, leur conception, tout en prenant conscience de l‘immense savoir-faire des grands artistes devenus aujourd’hui des classiques. Le meilleur hommage que nous puissions leur rendre, c’est bel et bien de les faire vivre en les admirant! Notre verdict : Zep réussit son entrée au musée et parvient à rendre populaires et attachantes les œuvres les plus impressionnantes du patrimoine artistique.
Sonia Zannad / Mes sorties culture
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com