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"Statue de l'Unité" en Inde
Le
9 April 2024,
Pour
faire le tour des 3 statues les plus hautes du monde, il faut d’abord aller en
Asie. Le voyage commence en Inde pour y voir la "Statue de l’unité", puis
en Chine où il est possible d’admirer le "Bouddha du Temple de la Source".
Puis filer en Europe, en Irlande, pour y voir "Le Spire de Dublin".
La "Statue de l'Unité" est à l'effigie de l'homme d'État indien Sardar Patel (1875-1950), un indépendantiste indien qui fait partie des fondateurs de la République, habillé d'un dhoti traditionnel. Inaugurée en octobre 2018, haute de 182 m, ou 240 m avec le socle, elle est à ce jour la plus haute statue au monde.
Cette statue est bien mal nommée, car elle est surtout sujet de... discorde. D’abord son coût pharaonique de plus de 350 millions d'euros dans un pays où la pauvreté fait rage, et qui a bien plus besoin d'écoles, d'hôpitaux et d'infrastructures. Ensuite, à cause de son impact sur l'environnement, l'Inde étant un pays où la pollution de l'air fait beaucoup de victimes chaque année. Enfin, derrière cette statue se cachent des luttes idéologiques et politiques.
Narendra Modi, premier ministre indien, est à l'origine de la commande de la statue (voir Narendra Modi dans le musée du complexe). Il souhaite établir un lien entre son propre parti et les grandes hommes de l’indépendance. Le choix de l'état du Gujarat n'est d'ailleurs pas innocent : lui et Sardar Patel en sont tous les deux issus. Ses opposants dénoncent un subterfuge électoral, alors que Modi estime que la statue de l'Unité attirera les touristes. Or, dans un pays où il y a peu d’infrastructure liée aux transports, la ville la plus proche est située à 100 km et le monument est très mal desservi...
Le "Bouddha du Temple de la Source" est inauguré en 2008. La statue mesure 128 m, et son trône en forme de lotus mesure 22 m. Le Bouddha lui-même est énorme, fait de 108 kg d'or (voyez ici un détail de son pied), de 3 300 tonnes d'alliage de cuivre et de 15 000 tonnes d'acier. Un temple se trouve dessous.
Son projet de construction est annoncé peu après la destruction des Bouddhas de Bâmiyân par les talibans en Afghanistan, la Chine condamnant cette destruction de l'héritage bouddhiste Afghan. Malgré sa hauteur record, il reste largement méconnu, caché dans une région reculée. Il y a en général peu de visiteurs et quasiment aucun visiteur occidental. Cela s'explique car la statue se trouve à deux heures de bus de la ville la plus proche, et que cette dernière est une petite ville éloignée de tout...
Le "Spire de Dublin", aussi nommé "Monument of Light", est aux irlandais ce que la Tour Eiffel est aux français. Il fait désormais partie de ces figures emblématiques qui symbolisent d’emblée une ville entière, et par prolongement un pays entier. Inauguré en 2003, constitué de huit tubes creux en acier emboîtés les uns dans les autres, il s'agit d'une sculpture en forme d'aiguille haute de 120 m, dont l'extrémité est illuminée. Le monument est un cône allongé et effilé, s’élançant vers le ciel, d'un diamètre de 3 m à sa base et se rétrécissant vers le haut, jusqu'à 15 cm tout au bout.
Cette sculpture est commandée pour être le symbole de la rénovation d'O'Connell Street, en déclin depuis les années 1970. En effet, certaines personnes reprochent à cette large avenue, la plus large d'Irlande, d'être une rue essentiellement commerçante avec beaucoup de restauration rapide. Mais rapidement, son design est dénoncé.
Il remplace un monument, la "colonne Nelson", grande colonne commémorative coiffée par une statue d'Horatio Nelson, achevée en 1809, alors que l'Irlande fait partie du Royaume-Uni. Dès le début, elle est très impopulaire. La colonne est d’ailleurs gravement endommagée en mars 1966 par des explosifs posés par des membres de l'armée républicaine irlandaise (IRA). Ses vestiges sont ensuite détruits par l'armée irlandaise.
Toujours se méfier des statues trop belles. La Vénus d’Ille est une nouvelle fantastique de Prosper Mérimée, publiée en 1837. Alphonse achète une bague pour sa future épouse et la pose sur le doigt de la statue pour ne pas la perdre. Il s'en va jouer au jeu de paume en habits de marié. Plus tard, la statue refuse de lui rendre la bague, ayant replié son doigt...
Continuer à se méfier des statues trop belles. Quand la mort se déguise en œuvre d'art... Dans Sanguines de James Barnaby, le buste d'une femme embaumée est découvert au Palais-Royal, représentant la déesse Athéna. Cette mise en scène macabre viserait-elle l'élève-officier de police Eleni Kokino ? Car la Grèce antique a, pour celle qui fut guide touristique à Athènes, une résonnance particulière. Et ça, seul l'homme qui a brisé sa vie le sait parfaitement.
Et Jacques Brel nous rappelle en chanson qu'il faut se méfier des statues trop belles.
J'aimerais tenir l'enfant d'salaud
Qui a fait graver sous ma statue
"Il est mort comme un héros
Il est mort comme on ne meurt plus"
Thomas Carlyle, écrivain britannique, nous dit que "On devrait élever une statue au silence". Donc, votre rédacteur se tait.
La "Statue de l'Unité" est à l'effigie de l'homme d'État indien Sardar Patel (1875-1950), un indépendantiste indien qui fait partie des fondateurs de la République, habillé d'un dhoti traditionnel. Inaugurée en octobre 2018, haute de 182 m, ou 240 m avec le socle, elle est à ce jour la plus haute statue au monde.
Cette statue est bien mal nommée, car elle est surtout sujet de... discorde. D’abord son coût pharaonique de plus de 350 millions d'euros dans un pays où la pauvreté fait rage, et qui a bien plus besoin d'écoles, d'hôpitaux et d'infrastructures. Ensuite, à cause de son impact sur l'environnement, l'Inde étant un pays où la pollution de l'air fait beaucoup de victimes chaque année. Enfin, derrière cette statue se cachent des luttes idéologiques et politiques.
Narendra Modi, premier ministre indien, est à l'origine de la commande de la statue (voir Narendra Modi dans le musée du complexe). Il souhaite établir un lien entre son propre parti et les grandes hommes de l’indépendance. Le choix de l'état du Gujarat n'est d'ailleurs pas innocent : lui et Sardar Patel en sont tous les deux issus. Ses opposants dénoncent un subterfuge électoral, alors que Modi estime que la statue de l'Unité attirera les touristes. Or, dans un pays où il y a peu d’infrastructure liée aux transports, la ville la plus proche est située à 100 km et le monument est très mal desservi...
Le "Bouddha du Temple de la Source" est inauguré en 2008. La statue mesure 128 m, et son trône en forme de lotus mesure 22 m. Le Bouddha lui-même est énorme, fait de 108 kg d'or (voyez ici un détail de son pied), de 3 300 tonnes d'alliage de cuivre et de 15 000 tonnes d'acier. Un temple se trouve dessous.
Son projet de construction est annoncé peu après la destruction des Bouddhas de Bâmiyân par les talibans en Afghanistan, la Chine condamnant cette destruction de l'héritage bouddhiste Afghan. Malgré sa hauteur record, il reste largement méconnu, caché dans une région reculée. Il y a en général peu de visiteurs et quasiment aucun visiteur occidental. Cela s'explique car la statue se trouve à deux heures de bus de la ville la plus proche, et que cette dernière est une petite ville éloignée de tout...
Le "Spire de Dublin", aussi nommé "Monument of Light", est aux irlandais ce que la Tour Eiffel est aux français. Il fait désormais partie de ces figures emblématiques qui symbolisent d’emblée une ville entière, et par prolongement un pays entier. Inauguré en 2003, constitué de huit tubes creux en acier emboîtés les uns dans les autres, il s'agit d'une sculpture en forme d'aiguille haute de 120 m, dont l'extrémité est illuminée. Le monument est un cône allongé et effilé, s’élançant vers le ciel, d'un diamètre de 3 m à sa base et se rétrécissant vers le haut, jusqu'à 15 cm tout au bout.
Cette sculpture est commandée pour être le symbole de la rénovation d'O'Connell Street, en déclin depuis les années 1970. En effet, certaines personnes reprochent à cette large avenue, la plus large d'Irlande, d'être une rue essentiellement commerçante avec beaucoup de restauration rapide. Mais rapidement, son design est dénoncé.
Il remplace un monument, la "colonne Nelson", grande colonne commémorative coiffée par une statue d'Horatio Nelson, achevée en 1809, alors que l'Irlande fait partie du Royaume-Uni. Dès le début, elle est très impopulaire. La colonne est d’ailleurs gravement endommagée en mars 1966 par des explosifs posés par des membres de l'armée républicaine irlandaise (IRA). Ses vestiges sont ensuite détruits par l'armée irlandaise.
Toujours se méfier des statues trop belles. La Vénus d’Ille est une nouvelle fantastique de Prosper Mérimée, publiée en 1837. Alphonse achète une bague pour sa future épouse et la pose sur le doigt de la statue pour ne pas la perdre. Il s'en va jouer au jeu de paume en habits de marié. Plus tard, la statue refuse de lui rendre la bague, ayant replié son doigt...
Continuer à se méfier des statues trop belles. Quand la mort se déguise en œuvre d'art... Dans Sanguines de James Barnaby, le buste d'une femme embaumée est découvert au Palais-Royal, représentant la déesse Athéna. Cette mise en scène macabre viserait-elle l'élève-officier de police Eleni Kokino ? Car la Grèce antique a, pour celle qui fut guide touristique à Athènes, une résonnance particulière. Et ça, seul l'homme qui a brisé sa vie le sait parfaitement.
Et Jacques Brel nous rappelle en chanson qu'il faut se méfier des statues trop belles.
J'aimerais tenir l'enfant d'salaud
Qui a fait graver sous ma statue
"Il est mort comme un héros
Il est mort comme on ne meurt plus"
Thomas Carlyle, écrivain britannique, nous dit que "On devrait élever une statue au silence". Donc, votre rédacteur se tait.