Credits image :
Centre Pompidou Metz
Le
3 August 2018,
Au centre Pompidou de Metz, une grande rétrospective
thématique propose au visiteur d’explorer 50 ans d’avant-gardes artistiques
(1900 – 1950) à travers la production de 40 couples d’artistes. Car l’histoire
de l’art, telle que nous la connaissons, comporte de multiples lacunes :
elle a retenu certains noms, certaines figures écrasantes (souvent des hommes)
mais complètement oublié leur moitié !
C’est une exposition foisonnante (800 œuvres y sont présentées, dont certaines sans doute pour la première fois), et une exposition qui fera date, car elle vient vraiment revisiter notre mémoire et jette une lumière nouvelle sur la production de bien des grands artistes.
Les femmes, ici, ne sont pas réduites au rôle de muse : elles produisent, elles aussi – mais elles ne sont reconnues qu’aujourd’hui, soit 100 ans après… Elles travaillent parfois avec leur compagnon, dans le cadre de projets communs (on pense à mac Ernst et Leonora Carrington, qui peignaient jusqu’aux portes de leur maison ardéchoise). Les couples d’artistes conçoivent souvent leur lieu de vie ensemble, comme si le cocon du foyer était une métaphore parfaite de l’entité créative « couple », qui sublime les travaux de l’un et de l’autre.
A cette association de singularités, il faut un lieu sur-mesure, qui permette les échanges mais aussi la solitude indispensable à la création. Leur démarche est parfois entrepreuneuriale : c’est le cas du designer Alvar Aalto, qui ouvrit la boutique-showroom Artek avec sa femme Aino. C’est également le cas de Charles Eames, inventeur des célèbres chaises du même nom, qui concevait ses projets avec sa femme, Ray.
L’harmonie de certaines associations amoureuses saute aux yeux dans certaine des œuvres qui sont présentées : ainsi des travaux de Robert et Sonia Delaunay, qui semblent en dialogue constant ; ou encore de Hans Arp et Sophie Taueber-Arp, dont on peut voir l’une des réalisations restaurées à Strasbourg, l’Aubette (anciennement un complexe de loisirs et de restauration, très en avance sur son temps), où les époux ont conçu toute l’architecture intérieure à quatre mains.
Certaines histoires sont plus tragiques, comme celle d’Alma Mahler, qui fut contrainte d’arrêter la musique (elle composait, elle aussi) à la demande du célèbre Gustav Malher (qui craignait que sa femme ne lui fasse de l’ombre). Résultat : on a complètement oublié qu’elle était, elle aussi, une grande compositrice et musicienne.
En bref, une exposition extraordinaire, à ne pas manquer !
Exposition Couples Modernes, jusqu’au 20 août au Centre Pompidou Metz
Sonia Zannad / Mes sorties culture
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com
C’est une exposition foisonnante (800 œuvres y sont présentées, dont certaines sans doute pour la première fois), et une exposition qui fera date, car elle vient vraiment revisiter notre mémoire et jette une lumière nouvelle sur la production de bien des grands artistes.
Les femmes, ici, ne sont pas réduites au rôle de muse : elles produisent, elles aussi – mais elles ne sont reconnues qu’aujourd’hui, soit 100 ans après… Elles travaillent parfois avec leur compagnon, dans le cadre de projets communs (on pense à mac Ernst et Leonora Carrington, qui peignaient jusqu’aux portes de leur maison ardéchoise). Les couples d’artistes conçoivent souvent leur lieu de vie ensemble, comme si le cocon du foyer était une métaphore parfaite de l’entité créative « couple », qui sublime les travaux de l’un et de l’autre.
A cette association de singularités, il faut un lieu sur-mesure, qui permette les échanges mais aussi la solitude indispensable à la création. Leur démarche est parfois entrepreuneuriale : c’est le cas du designer Alvar Aalto, qui ouvrit la boutique-showroom Artek avec sa femme Aino. C’est également le cas de Charles Eames, inventeur des célèbres chaises du même nom, qui concevait ses projets avec sa femme, Ray.
L’harmonie de certaines associations amoureuses saute aux yeux dans certaine des œuvres qui sont présentées : ainsi des travaux de Robert et Sonia Delaunay, qui semblent en dialogue constant ; ou encore de Hans Arp et Sophie Taueber-Arp, dont on peut voir l’une des réalisations restaurées à Strasbourg, l’Aubette (anciennement un complexe de loisirs et de restauration, très en avance sur son temps), où les époux ont conçu toute l’architecture intérieure à quatre mains.
Certaines histoires sont plus tragiques, comme celle d’Alma Mahler, qui fut contrainte d’arrêter la musique (elle composait, elle aussi) à la demande du célèbre Gustav Malher (qui craignait que sa femme ne lui fasse de l’ombre). Résultat : on a complètement oublié qu’elle était, elle aussi, une grande compositrice et musicienne.
En bref, une exposition extraordinaire, à ne pas manquer !
Exposition Couples Modernes, jusqu’au 20 août au Centre Pompidou Metz
Sonia Zannad / Mes sorties culture
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com