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Le
11 novembre 2025,
1917. La Bataille de Passchendaele, entre le 31
juillet et le 10 novembre, est l’une des plus emblématiques et tragiques de la
Première Guerre mondiale. Elle oppose l’armée allemande aux armées britannique et canadienne,
aidées des renforts de l’armée française.
Le 4 août 1914, le Royaume-Uni déclare la guerre à l'Allemagne. Nellie Spindler, en 1915, sa formation d’infirmière terminée, est d’abord affectée à un hôpital militaire sur le sol britannique. En 1917, finalement acceptée pour le service actif en France, elle est envoyée au Havre puis à Abbeville. C'est à cette époque, lors d'une permission, qu'elle visite la Cathédrale Notre-Dame d'Amiens pour découvrir la statue de l'Ange Pleureur de Nicolas Blasset, célèbre parmi les soldats.
La statue de l'Ange Pleureur, créée en 1636, élément emblématique du patrimoine artistique de la cathédrale, orne le mausolée d’un chanoine. L'ange pleureur, fréquent dans la statuaire funéraire, est assis dans une attitude de découragement total, son coude droit reposant sur un crâne, symbole de la mort – se tenant la tête de la main droite. Sa main gauche repose lourdement sur un sablier, symbole de la brièveté de la vie. Son auteur, Nicolas Blasset, est un sculpteur amiénois travaillant pour la cathédrale de 1630 à 1659. On lui doit aussi, dans la cathédrale, le tombeau de l’échevin Jean de Sachy, si terrible avec son squelette plus vrai que nature !
Deux autres chérubins décorent le mausolée du chanoine. Pourtant c’est l'Ange Pleureur qui fait l'objet, dès le 17e siècle, de la part des Amiénois et des habitants des villages alentour, d'une grande admiration. Peut-être parce qu’installé plus bas, il est plus proche des fidèles et des visiteurs.
Pendant la Première Guerre Mondiale, les soldats sont attirés par sa beauté sereine et son côté enfantin, faisant pendant à son message de "memento mori". L’ange devient un symbole de paix, sa douce présence invitant les visiteurs à faire une pause au milieu de la furie guerrière, et à réfléchir à la nature éphémère de la vie.
Cela conduit à la production d'innombrables souvenirs, de centaines de milliers de cartes postales, de médailles, de presse-papier, de bénitiers, de bijoux, etc, tous portant l’image de l'Ange Pleureur. Les soldats français, belges, britanniques et canadiens, stationnés dans le Nord de la France ou la Belgique, diffusent ainsi son image dans la France entière, et aux quatre coins de l'empire britannique.
Le 21 août 1917, en pleine Bataille de Passchendaele, exténuée, Nellie est dans sa tente pour essayer de grapiller quelques heures de sommeil. Un obus explose à proximité. Un shrapnel lui traverse le corps de part en part, du dos jusqu'à la poitrine à proximité du cœur, touchant une artère. Saignant abondamment, son état est désespéré. Elle décède peu après. Un télégramme officiel est alors envoyé à ses parents les informant du décès de leur fille. Elle devient une des rares femmes enterrées avec tous les honneurs militaires.
La dernière lettre de Nellie arrive chez ses parents, début août 1917, mais après le télégramme officiel, comme un message d’outre-tombe. Il contient un cadeau pour sa sœur. C'est un petit pendentif en argent, avec, en relief, la figure d'un ange pleureur...
Sa tombe se trouve en Belgique, au cimetière militaire de Lijssenthoek, patrimoine de l’UNESCO. De nos jours, le cimetière est entouré de champs, loin de la furie guerrière des hommes, contrairement à cet été 1917...
Pour aller plus loin :
Une visite à la cathédrale d'Amiens offre bien plus qu'un simple aperçu de l'Ange Pleureur. Ce site du patrimoine mondial de l'UNESCO est un chef-d'œuvre de l'architecture gothique, avec des sculptures complexes, de superbes vitraux et une nef impressionnante. Une visite guidée permet de monter dans les tours, tout en haut, offrant un magnifique panorama sur la ville d’Amiens.
En poussant un peu plus loin, n’hésitez pas à visiter le très pédagogique "In Flanders Fields Museum" consacré à la Première Guerre mondiale et localisé à Ypres en Belgique. Et bien sûr, à Meaux, en France, le Musée de la Grande Guerre est incontournable. Mais il en existe bien d’autres, notamment dans la Somme, la Marne et Verdun !
Et dans un bon fauteuil :
1917. Blessé, Michael Dunne est rapatrié au Canada, où il tombe amoureux d’une jeune infirmière, dont le jeune frère s'enrôle pour combattre. Michael repart au front et va prendre part à la terrible Bataille de Passchendaele, dont Paul Gross a fait un film.
1919. Les armes se sont tues. Amy Vaneck veut en apprendre davantage sur l'homme qu'elle aime, porté disparu. Quelques hommes tentent de rassembler les dépouilles et les identifier. Parmi eux, le capitaine Mackenzie, un survivant hanté par les fantômes de ses frères d'arme. Le climat change brutalement quand des crimes d'une sauvagerie inhumaine ont lieu… Dans Comme si nous étions des fantômes, suivez les deux enquêteurs.
Bon armistice !
Le 4 août 1914, le Royaume-Uni déclare la guerre à l'Allemagne. Nellie Spindler, en 1915, sa formation d’infirmière terminée, est d’abord affectée à un hôpital militaire sur le sol britannique. En 1917, finalement acceptée pour le service actif en France, elle est envoyée au Havre puis à Abbeville. C'est à cette époque, lors d'une permission, qu'elle visite la Cathédrale Notre-Dame d'Amiens pour découvrir la statue de l'Ange Pleureur de Nicolas Blasset, célèbre parmi les soldats.
La statue de l'Ange Pleureur, créée en 1636, élément emblématique du patrimoine artistique de la cathédrale, orne le mausolée d’un chanoine. L'ange pleureur, fréquent dans la statuaire funéraire, est assis dans une attitude de découragement total, son coude droit reposant sur un crâne, symbole de la mort – se tenant la tête de la main droite. Sa main gauche repose lourdement sur un sablier, symbole de la brièveté de la vie. Son auteur, Nicolas Blasset, est un sculpteur amiénois travaillant pour la cathédrale de 1630 à 1659. On lui doit aussi, dans la cathédrale, le tombeau de l’échevin Jean de Sachy, si terrible avec son squelette plus vrai que nature !
Deux autres chérubins décorent le mausolée du chanoine. Pourtant c’est l'Ange Pleureur qui fait l'objet, dès le 17e siècle, de la part des Amiénois et des habitants des villages alentour, d'une grande admiration. Peut-être parce qu’installé plus bas, il est plus proche des fidèles et des visiteurs.
Pendant la Première Guerre Mondiale, les soldats sont attirés par sa beauté sereine et son côté enfantin, faisant pendant à son message de "memento mori". L’ange devient un symbole de paix, sa douce présence invitant les visiteurs à faire une pause au milieu de la furie guerrière, et à réfléchir à la nature éphémère de la vie.
Cela conduit à la production d'innombrables souvenirs, de centaines de milliers de cartes postales, de médailles, de presse-papier, de bénitiers, de bijoux, etc, tous portant l’image de l'Ange Pleureur. Les soldats français, belges, britanniques et canadiens, stationnés dans le Nord de la France ou la Belgique, diffusent ainsi son image dans la France entière, et aux quatre coins de l'empire britannique.
Le 21 août 1917, en pleine Bataille de Passchendaele, exténuée, Nellie est dans sa tente pour essayer de grapiller quelques heures de sommeil. Un obus explose à proximité. Un shrapnel lui traverse le corps de part en part, du dos jusqu'à la poitrine à proximité du cœur, touchant une artère. Saignant abondamment, son état est désespéré. Elle décède peu après. Un télégramme officiel est alors envoyé à ses parents les informant du décès de leur fille. Elle devient une des rares femmes enterrées avec tous les honneurs militaires.
La dernière lettre de Nellie arrive chez ses parents, début août 1917, mais après le télégramme officiel, comme un message d’outre-tombe. Il contient un cadeau pour sa sœur. C'est un petit pendentif en argent, avec, en relief, la figure d'un ange pleureur...
Sa tombe se trouve en Belgique, au cimetière militaire de Lijssenthoek, patrimoine de l’UNESCO. De nos jours, le cimetière est entouré de champs, loin de la furie guerrière des hommes, contrairement à cet été 1917...
Pour aller plus loin :
Une visite à la cathédrale d'Amiens offre bien plus qu'un simple aperçu de l'Ange Pleureur. Ce site du patrimoine mondial de l'UNESCO est un chef-d'œuvre de l'architecture gothique, avec des sculptures complexes, de superbes vitraux et une nef impressionnante. Une visite guidée permet de monter dans les tours, tout en haut, offrant un magnifique panorama sur la ville d’Amiens.
En poussant un peu plus loin, n’hésitez pas à visiter le très pédagogique "In Flanders Fields Museum" consacré à la Première Guerre mondiale et localisé à Ypres en Belgique. Et bien sûr, à Meaux, en France, le Musée de la Grande Guerre est incontournable. Mais il en existe bien d’autres, notamment dans la Somme, la Marne et Verdun !
Et dans un bon fauteuil :
1917. Blessé, Michael Dunne est rapatrié au Canada, où il tombe amoureux d’une jeune infirmière, dont le jeune frère s'enrôle pour combattre. Michael repart au front et va prendre part à la terrible Bataille de Passchendaele, dont Paul Gross a fait un film.
1919. Les armes se sont tues. Amy Vaneck veut en apprendre davantage sur l'homme qu'elle aime, porté disparu. Quelques hommes tentent de rassembler les dépouilles et les identifier. Parmi eux, le capitaine Mackenzie, un survivant hanté par les fantômes de ses frères d'arme. Le climat change brutalement quand des crimes d'une sauvagerie inhumaine ont lieu… Dans Comme si nous étions des fantômes, suivez les deux enquêteurs.
Bon armistice !