Le
14 novembre 2025,
Le duo suisse formé par Peter Fischli (né en 1952 à Zurich) et David Weiss (1946-2012) commence sa collaboration en 1979. Très tôt, leur travail explore les frontières entre art majeur et mineur, entre quotidien banal et geste artistique, mêlant humour, ironie et curiosité. Ils se produisent dans des médias très variés — photographie, film, vidéo, sculpture, installation — sans se laisser enfermer dans un style unique.
Fischli et Weiss se sont rencontrés à Zurich dans les années 1970. Fischli a étudié en Italie, Weiss à Zurich et à Bâle, et tous deux amorcent leur travail commun à la fin des années 70. Rapidement, ils adoptent un regard décalé sur les objets, les situations ordinaires, les usages banals. Leur premier projet photographique « Sausage Series » (1979) met en scène des saucisses comme personnages d’une sorte de mini-drame kitsch. Au fil des années, leurs expositions se multiplient, et leur notoriété internationale se confirme : participation à la Documenta VIII en 1987, représentation de la Suisse à la Biennale de Venise en 1995, obtention du Lion d’Or en 2003 pour leur installation « Questions ». Après la mort de Weiss en 2012, le travail de Fischli se poursuit mais sous d’autres formes.
Deux œuvres emblématiques
The Way Things Go (1987)
Ce film-installation de 30 minutes rassemble une chaîne de réactions en cascade (pneus, bidons, savon, flammes…) dans un entrepôt à Zurich : des objets du quotidien sont détournés de leur fonction pour devenir acteurs d’un ballet absurde. Il s’inscrit dans la continuité de leur série photographique « Equilibres (A Quiet Afternoon) » où des ustensiles domestiques étaient arrangés dans des équilibres instables, moment suspendu juste avant l’effondrement. L’œuvre illustre la capacité du duo à transformer le banal en spectacle, à composer avec l’instabilité et à questionner la fonction des objets.
Questions (1981-2003)
Cette installation de diapositives (« Fragenprojektion ») diffuse des centaines de questions manuscrites en plusieurs langues : « Will happiness find me? », « Do souls migrate? », « Does a ghost drive my car at night? »… L’installation métaphorise leur façon d’interroger le monde — pas seulement visuellement mais conceptuellement — et d’amener le spectateur à réfléchir, au-delà de l’amusement, aux grands, aux petits thèmes de l’existence.
Ce qui distingue Fischli et Weiss dans le paysage de l'art contemporain, c’est d’abord leur désir de ne pas hiérarchiser les médias ou les objets : art populaire ou art académique, tous les registres leur sont ouverts. Leur regard porte sur « la poésie du quotidien », sur ce que l’on ne remarque plus : objets usés, déchets, ustensiles, chaînes de production, paysages banals.
Ensuite, ils se démarquent pat leur usage du détournement et de l’instabilité : les objets ne font plus ce à quoi ils étaient destinés, ou sont placés dans des situations de déséquilibre — ce moment « juste avant la chute ». Ce procédé provoque un glissement perceptif, induit un doute léger sur la réalité. Enfin, l’humour — souvent ironique — est omniprésent dans leur travail : Fischli et Weiss jouent, bricolent, construisent des histoires absurdes, détachées, mais toujours calibrées, et sous cette légèreté apparente se glisse une réflexion profonde.
À travers tout cela, ils nous invitent à regarder le monde autrement — à voir dans l’ordinaire une forme d’étrangeté, à trouver de l’inattendu dans la banalité.
Fischli et Weiss se sont rencontrés à Zurich dans les années 1970. Fischli a étudié en Italie, Weiss à Zurich et à Bâle, et tous deux amorcent leur travail commun à la fin des années 70. Rapidement, ils adoptent un regard décalé sur les objets, les situations ordinaires, les usages banals. Leur premier projet photographique « Sausage Series » (1979) met en scène des saucisses comme personnages d’une sorte de mini-drame kitsch. Au fil des années, leurs expositions se multiplient, et leur notoriété internationale se confirme : participation à la Documenta VIII en 1987, représentation de la Suisse à la Biennale de Venise en 1995, obtention du Lion d’Or en 2003 pour leur installation « Questions ». Après la mort de Weiss en 2012, le travail de Fischli se poursuit mais sous d’autres formes.
Deux œuvres emblématiques
The Way Things Go (1987)
Ce film-installation de 30 minutes rassemble une chaîne de réactions en cascade (pneus, bidons, savon, flammes…) dans un entrepôt à Zurich : des objets du quotidien sont détournés de leur fonction pour devenir acteurs d’un ballet absurde. Il s’inscrit dans la continuité de leur série photographique « Equilibres (A Quiet Afternoon) » où des ustensiles domestiques étaient arrangés dans des équilibres instables, moment suspendu juste avant l’effondrement. L’œuvre illustre la capacité du duo à transformer le banal en spectacle, à composer avec l’instabilité et à questionner la fonction des objets.
Questions (1981-2003)
Cette installation de diapositives (« Fragenprojektion ») diffuse des centaines de questions manuscrites en plusieurs langues : « Will happiness find me? », « Do souls migrate? », « Does a ghost drive my car at night? »… L’installation métaphorise leur façon d’interroger le monde — pas seulement visuellement mais conceptuellement — et d’amener le spectateur à réfléchir, au-delà de l’amusement, aux grands, aux petits thèmes de l’existence.
Ce qui distingue Fischli et Weiss dans le paysage de l'art contemporain, c’est d’abord leur désir de ne pas hiérarchiser les médias ou les objets : art populaire ou art académique, tous les registres leur sont ouverts. Leur regard porte sur « la poésie du quotidien », sur ce que l’on ne remarque plus : objets usés, déchets, ustensiles, chaînes de production, paysages banals.
Ensuite, ils se démarquent pat leur usage du détournement et de l’instabilité : les objets ne font plus ce à quoi ils étaient destinés, ou sont placés dans des situations de déséquilibre — ce moment « juste avant la chute ». Ce procédé provoque un glissement perceptif, induit un doute léger sur la réalité. Enfin, l’humour — souvent ironique — est omniprésent dans leur travail : Fischli et Weiss jouent, bricolent, construisent des histoires absurdes, détachées, mais toujours calibrées, et sous cette légèreté apparente se glisse une réflexion profonde.
À travers tout cela, ils nous invitent à regarder le monde autrement — à voir dans l’ordinaire une forme d’étrangeté, à trouver de l’inattendu dans la banalité.