Des artistes chinois à la Fondation Vuitton
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Cette exposition réunit douze artistes vivant en Chine, qui sont autant de révélateurs de la société chinoise actuelle, tiraillée entre tradition et modernité. Parmi ces artistes, 3 ont particulièrement retenu notre attention, par l'originalité ou la poésie particulière de leur approche. Morceaux choisis.

L'arbre d'Ai Wei Wei 
Ai Wei Wei a récemment investi le Bon Marché avec ses créatures de papier, émerveillant les visiteurs. On le retrouve dans les volumes surdimensionnés de la Fondation Vuitton, où son arbre monumental dialogue superbement avec l'architecture. Composé de morceaux de bois mort assemblés pour former une nouvelle entité aux branches puissantes, il symbolise à la fois le pouvoir de régénération du réel par l'art et la cohabitation entre toutes les ethnies qui composent le paysage humain de la Chine. 

Les sculptures en série de Xu Zhen
A seulement 39 ans, Xu Zhen peut déjà se targuer d'un parcours impressionnant. A la Fondation, il imprime sa marque avec des oeuvres qui envahissent l'espace. « Eternity – the Soldier of Marathon Announcing Victory, a Wounded Galatian » est une série de reproductions de sculptures classiques qui invite à questionner la valeur de l'art à l'heure où tout semble reproductible, tout en jetant un regard ironique sur les icônes du passé. Dans une autre salle, une statue de déesse bouddhiste de plusieurs mètres de haut revêtue de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel accueille le visiteur : ce sommet du kitsch rappelle un peu les Vierges de Pierre et Gilles, avec une même façon de s'approprier les images de la tradition pour inventer du neuf : la statue a d'ailleurs été intitulée "New" par l'artiste.

Les peintures de Liu Xiaodong
Une salle entière est consacrée à celui qui est considéré comme l'une des figures centrales de la « Nouvelle Génération » du Réalisme chinois contemporain. Ses peintures à l'huile en grand format semblent représenter des scènes ordinaires : celles de sa petite ville natale, qu'il a quitté pour étudier les Beaux-Arts à Pékin et faire carrière - mais le style humaniste du peintre, sa touche presque impressionniste, rendent ces images vibrantes et proches. il nous parle peut-être d'un coin de Chine où l'industrie a périclité, mais il pourrait aussi bien nous parler des corons ou des usines de l'est de la France : "je suis un homme, et rien de ce qui est humain ne m'est étranger", voilà ce qu'il semble nous souffler. 
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En résumé, une exposition pleine de surprises et de dépaysement, à ne pas manquer!








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