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Napoleone tour
Le
26 January 2016,
C’est l’histoire de 5
amis. Ils ont entre 25 et 35 ans, et vivent dans le sud de l’Italie. Surdiplômés
et passionnés d’art, ils cherchent des débouchés. Mais voilà, la crise sévit et
le secteur cultuel n’a pas d’emplois à leur offrir…Alors ils décident de
s’exiler pour Paris, et de tenter leur chance. Arrivés il y a deux ans, ces
jeunes téméraires ont conquis les touristes et leur agence de guides rencontre
un succès grandissant. Mes Sorties Culture a interviewé Gabriella Cinque, qui
s’occupe de la coordination et de la communication de « Napoleone tour »..
Bonjour Gabriella, pouvez-vous nous parler du projet « Napoleone tour » ?
Bien sûr. Nous sommes un groupe d’amis italiens, trois femmes et deux hommes : deux historiennes de l’art, une architecte et deux spécialistes de la littérature, et nous sommes tous guides conférenciers. Notre modèle de fonctionnement est résolument solidaire et collaboratif : nous nous conseillons énormément, nous nous entraidons sans cesse. A chaque fois que l’un de nous crée un nouveau tour, les autres viennent pour voir si ça marche, et apporter leurs éclairages personnels.
Nous essayons également de répartir équitablement le travail entre nous, et de proposer des visites accessibles en termes de prix (25 €). Nous organisons aussi des événements de découverte entièrement gratuits, à suivre via notre page Facebook : un tour de l’île de la Cité, une soirée spéciale Halloween à travers les rues de Paris…
Qu’est-ce que cette diversité de profils apporte à votre métier de guides conférenciers ?
Ce qui est intéressant dans la diversité de nos profils, c’est que pour une même visite guidée, celle du Louvre par exemple, ou celle du père Lachaise, nous avons chacun une approche différente.
Dans quelle langue se font les visites ?
En italien, en anglais, en français et en portugais. Nous parlons tous français.
Au besoin, nous travaillons aussi avec des freelances qui parlent d’autres langues.
Quelle est la particularité des visites que vous proposez ?
Notre valeur ajoutée (outre nos différents champs de compétences) vient indéniablement de notre culture transalpine. Nous transmettons notre connaissance de l’histoire de l’art italienne. Par exemple au Louvre, c’est intéressant de pouvoir faire ce lien entre France et Italie, ça jette un autre éclairage sur les œuvres.
Nous avons un style de visite intimiste, nous aimons travailler avec de petits groupes ; le plus important pour nous c’est le contact, la proximité avec le groupe.
Notre approche rencontre d’ailleurs un certain succès : sur « tripadvisor », nous recueillons beaucoup de commentaires positifs et sommes souvent notés 5 étoiles.
Qu’est-ce que les gens apprécient dans vos visites?
Ils soulignent souvent que nos visites ne sont pas ennuyeuses. Et puis nous développons presque un lien d’amitié avec les visiteurs. On l’a vu sur notre page Facebook au moment des attentats, les gens ont pris des nouvelles : c’était très touchant.
Quelles sont les qualités qui font un bon guide d’après vous?
D’abord, avoir des connaissances approfondies en histoire, en histoire de l’art. Il faut avoir étudié son sujet à fond, c’est important. L’autre qualité indispensable selon moi, c’est l’humilité. La posture du « grand professeur qui explique de façon obscure », on ne supporte pas. On est là pour par-ta-ger, pas pour enseigner ! La troisième qualité, c’est évidemment l’art de s’adapter à son public ; il faut toujours faire en sorte que tout le monde puisse suivre. Comme on n’a que de petits groupes, c’est plus simple que pour un guide qui doit s’adresser à 30 personnes d’un coup, bien sûr.
Pourquoi avoir quitté l’Italie ? Il y a là-bas un patrimoine exceptionnel…
En Italie, c’est difficile de travailler dans le milieu culturel, il n’y a pas de travail : c’est la crise. Personnellement, j’ai étudié la communication et la dernière offre qu’on m’a fait en Italie, avant que je parte, c’était 700 €/mois pour 50h de travail hebdomadaires, sans contrat…Ici nous avons pu évoluer, la France nous a offert des opportunités et a reconnu notre engagement et notre travail. Cette méritocratie, on ne l’a pas connue dans notre pays d’origine.
Quand je suis arrivée à Paris avec mon compagnon, il y a 2 ans, nous avons travaillé 8 mois au Mac Do pour gagner notre vie et apprendre la langue (on ne parlait pas du tout)…Puis grâce à ces sacrifices, on a pu évoluer et monter cette agence touristique. (Gabriella parle à présent couramment le français, NDLR)
Pourquoi avoir choisi Paris ?
Au niveau de l’art c’est à part. Il y a ici une richesse incroyable en termes de monuments et nous profitons aussi d’une très bonne communication sur le patrimoine. Tout le monde y est sensibilisé. Il y a aussi une belle diversité culturelle : il est moins difficile de s’intégrer pour un étranger dans une ville cosmopolite ! Quand on quitte son pays, on veut se sentir bien accueilli…
Retrouvez toutes les visites guidées organisées par Napoleone tour par ici
Propos recueillis par Sonia Zannad / Mes sorties culture
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com
Bonjour Gabriella, pouvez-vous nous parler du projet « Napoleone tour » ?
Bien sûr. Nous sommes un groupe d’amis italiens, trois femmes et deux hommes : deux historiennes de l’art, une architecte et deux spécialistes de la littérature, et nous sommes tous guides conférenciers. Notre modèle de fonctionnement est résolument solidaire et collaboratif : nous nous conseillons énormément, nous nous entraidons sans cesse. A chaque fois que l’un de nous crée un nouveau tour, les autres viennent pour voir si ça marche, et apporter leurs éclairages personnels.
Nous essayons également de répartir équitablement le travail entre nous, et de proposer des visites accessibles en termes de prix (25 €). Nous organisons aussi des événements de découverte entièrement gratuits, à suivre via notre page Facebook : un tour de l’île de la Cité, une soirée spéciale Halloween à travers les rues de Paris…
Qu’est-ce que cette diversité de profils apporte à votre métier de guides conférenciers ?
Ce qui est intéressant dans la diversité de nos profils, c’est que pour une même visite guidée, celle du Louvre par exemple, ou celle du père Lachaise, nous avons chacun une approche différente.
Dans quelle langue se font les visites ?
En italien, en anglais, en français et en portugais. Nous parlons tous français.
Au besoin, nous travaillons aussi avec des freelances qui parlent d’autres langues.
Quelle est la particularité des visites que vous proposez ?
Notre valeur ajoutée (outre nos différents champs de compétences) vient indéniablement de notre culture transalpine. Nous transmettons notre connaissance de l’histoire de l’art italienne. Par exemple au Louvre, c’est intéressant de pouvoir faire ce lien entre France et Italie, ça jette un autre éclairage sur les œuvres.
Nous avons un style de visite intimiste, nous aimons travailler avec de petits groupes ; le plus important pour nous c’est le contact, la proximité avec le groupe.
Notre approche rencontre d’ailleurs un certain succès : sur « tripadvisor », nous recueillons beaucoup de commentaires positifs et sommes souvent notés 5 étoiles.
Qu’est-ce que les gens apprécient dans vos visites?
Ils soulignent souvent que nos visites ne sont pas ennuyeuses. Et puis nous développons presque un lien d’amitié avec les visiteurs. On l’a vu sur notre page Facebook au moment des attentats, les gens ont pris des nouvelles : c’était très touchant.
Quelles sont les qualités qui font un bon guide d’après vous?
D’abord, avoir des connaissances approfondies en histoire, en histoire de l’art. Il faut avoir étudié son sujet à fond, c’est important. L’autre qualité indispensable selon moi, c’est l’humilité. La posture du « grand professeur qui explique de façon obscure », on ne supporte pas. On est là pour par-ta-ger, pas pour enseigner ! La troisième qualité, c’est évidemment l’art de s’adapter à son public ; il faut toujours faire en sorte que tout le monde puisse suivre. Comme on n’a que de petits groupes, c’est plus simple que pour un guide qui doit s’adresser à 30 personnes d’un coup, bien sûr.
Pourquoi avoir quitté l’Italie ? Il y a là-bas un patrimoine exceptionnel…
En Italie, c’est difficile de travailler dans le milieu culturel, il n’y a pas de travail : c’est la crise. Personnellement, j’ai étudié la communication et la dernière offre qu’on m’a fait en Italie, avant que je parte, c’était 700 €/mois pour 50h de travail hebdomadaires, sans contrat…Ici nous avons pu évoluer, la France nous a offert des opportunités et a reconnu notre engagement et notre travail. Cette méritocratie, on ne l’a pas connue dans notre pays d’origine.
Quand je suis arrivée à Paris avec mon compagnon, il y a 2 ans, nous avons travaillé 8 mois au Mac Do pour gagner notre vie et apprendre la langue (on ne parlait pas du tout)…Puis grâce à ces sacrifices, on a pu évoluer et monter cette agence touristique. (Gabriella parle à présent couramment le français, NDLR)
Pourquoi avoir choisi Paris ?
Au niveau de l’art c’est à part. Il y a ici une richesse incroyable en termes de monuments et nous profitons aussi d’une très bonne communication sur le patrimoine. Tout le monde y est sensibilisé. Il y a aussi une belle diversité culturelle : il est moins difficile de s’intégrer pour un étranger dans une ville cosmopolite ! Quand on quitte son pays, on veut se sentir bien accueilli…
Retrouvez toutes les visites guidées organisées par Napoleone tour par ici
Propos recueillis par Sonia Zannad / Mes sorties culture
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com