Trois raisons de découvrir Grayson Perry
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L’artiste anglais fait l’objet d’une grande rétrospective à la Monnaie de Paris intitulée « Vanité, identité, sexualité », jusqu’en février. Célèbre outre-Manche, décoré par la reine d’Angleterre et titulaire du prestigieux Turner prize, il est encore assez méconnu en France. Pourtant, le « Dali des îles britanniques » a tout pour plaire !  

1 – Pour son travail sur le genre  

Pratiquant le travestissement depuis l’âge de 12 ans, Grayson Perry s’est créé un alter ego féminin prénommé Claire, qui porte des robes extravagantes dessinées par l’artiste lui-même. Marié et père de famille, Grayson Perry n’a de cesse de questionner notre façon d’assigner les genres  et d’enfermer chacun dans un rôle limitant, tout en critiquant notre société patriarcale. Il joue des codes genrés en les exagérant et nous permet de mieux comprendre le rôle social de nos vêtements, de nos choix quotidiens : est-ce que je cherche à me fondre dans le paysage ou à être vu(e) ? Est-ce que je marche différemment en robe et en pantalon ? Est-ce que je choisis de me conformer à un style dominant ou de m’en démarquer ? Pour Perry, tout est politique, et nous sommes tous « déguisés ».  

2 – Pour son humour dévastateur  

Un brin cynique, Perry se plaît à abuser des détails kitsch, à jouer avec des détails de mauvais goût, à détourner les codes bourgeois – notamment avec ses céramiques – en y intégrant des scènes érotiques ou fantaisistes. Ses robes sont tout en extravagance colorée, de même que ses grandes tapisseries. Avec, toujours, en toile de fond, un regard critique sur la société, que cet anglais issue d’une classe populaire se plaît à disséquer. En choisissant des vecteurs classiques ou jugés ringards par le monde de l’art contemporain, l’artiste place les marges au premier plan.  

3 – Pour ses multiples talents  

Performer, sculpteur, dessinateur, créateur de tapisseries, céramiste, ce touche-à-tout excelle dans toutes les techniques qu’il approche, et invente des univers inédits et personnels à partir d’un matériau ultra classique. Ses différentes propositions sont aussi une façon de démocratiser l’art contemporain. Il ne veut pas que la forme des objets soit difficile à comprendre : on identifie tout de suite une moto, une carte, un vase. Mais en observant les détails, on commence à entrer dans un dialogue plus fécond, plus riche, plein de sens cachés et d’interprétations possibles.  Pourtant, Perry ne cherche pas à « faire original ». De son propre aveu, ceux qui se croient originaux « ont la mémoire courte » !      

Sonia Zannad / Mes sorties culture

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