Toile de Jute, Gauguin, Klee, Chagall
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Le lien entre ces trois tableaux que tout semble séparer ? La fibre de jute... Elle est obtenue de l'écorce du jute et est principalement produite en Asie. Elle est, entre autres, utilisée pour faire des sacs en toile, quoique, de nos jours, elle soit remplacée par une toile plastifiée. Sacs en toile de jute, mais pas que… La toile de jute sert aussi comme toile de fond pour de la peinture à l’huile, ce qui est le cas pour les trois tableaux qui suivent.


Par exemple, Vairumati, qui est un tableau de Paul Gauguin, peint en 1897. Il est conservé au Musée d'Orsay, à Paris. Mais voici son histoire.

En 1891, Gauguin, ruiné, part pour Tahiti. Il aime les matières brutes et les couleurs pures, n’hésitant pas à grapiller dans plusieurs cultures. Son oeuvre gagne en force. Les vahinés lui inspirent ses tableaux les plus célèbres, notamment Vairumati, tiré d'une légende tahitienne. Oro, dieu de la guerre et fils du dieu créateur, veut prendre pour femme une jeune vierge mortelle et avoir une descendance. Ses sœurs parcourent les îles à la recherche d'une femme digne du Dieu : la Vairumati. Quand elles la trouvent, elles l’emmènent dans une belle vallée de Bora Bora, où, chaque soir, vient le dieu Oro, jusqu'à ce que Vairumati tombe enceinte.


Ou encore, Rhythmisches, tableau peint par Paul Klee en 1930, conservé au Musée National d'Art Moderne, à Paris.  

Il appartient à une série de grandes compositions, entreprises en 1929. Enseignant au Bauhaus entre 1921 et 1930, Paul Klee expérimente les bases de la peinture pour les transmettre à ses élèves. Il travaille à la réduction de ses motifs et de ses moyens picturaux. Dans Rhythmisches, il s’inspire du damier pour étudier les tensions qui s’opèrent entre les trois valeurs blanche, grise et noire. Il évalue leur poids respectif en faisant varier la dimension des carrés. Cette peinture produit un effet de mobilité optique qui inspirera toute une génération d’artistes.  


Ou encore le célèbre La Sainte famille ou Le Couple, de Marc Chagall (1909), visible au Musée Marc Chagall de Nice.  

Ce tableau, un des plus anciens connus de Chagall, est caractéristique de ses débuts. Personnages et décor sont caractéristiques du style primitiviste pratiqué alors par l'avant-garde : traits marqués, déformations anatomiques, bizarreries et détails prosaïques - les figures sont assises sur le plancher, la femme en chemise et l'homme en costume. Certains éléments font pressentir ce qui fera le caractère particulier du travail de Chagall : les couleurs brunes sont déjà relevées par des taches de couleurs aux harmonies raffinées : le rose du corps du bébé et le vert des fruits.  


Coquetterie oblige, votre rédacteur a fait cet article suite à l'achat d'un joli sac en toile de jute avec des motifs peints dessus... Faites comme moi !

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