Pointe-à-Pitre, ville d'histoire - Tremblement de terre de 1843
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Le coeur de Pointe-à-Pitre…. Mais que cache donc cette église si colorée ? Il faut remonter en 1843...

Le séisme de 1843 aux Petites Antilles est, jusqu'à celui de 1960 au Chili, le séisme historique le plus violent qu'aient jamais connu les Amériques. Il est aussi un des premiers évènements sismiques bien documentés. 

Un rapport scientifique détaillé a en effet été écrit et publié dès juillet 1843 par le géologue Charles Sainte-Claire Deville, présent en Dominique au moment du séisme.
Les survivants ont, de plus, adressé de nombreux témoignages dans le monde entier.

La catastrophe induit un mouvement de solidarité régional d'abord (autres îles de la Caraïbe, mais aussi États-Unis, Venezuela), national (avec publication dans tous les journaux de listes de souscriptions dans tous les milieux et pendant plus d'un an) et international. C'est une première humanitaire.

Le 8 février 1843 entre 10h30 et 11h00 du matin (heures locales), une forte secousse est ressentie sur toutes les îles des Petites Antilles. L'épicentre est situé devant la ville du Moule, sur la Grande-Terre (partie orientale de la Guadeloupe). La secousse est perçue très loin aussi bien au sud à Caracas et Cayenne, qu'au nord des États-Unis. 

Pointe-à-Pitre est sévèrement touchée et quasiment détruite par l'incendie qui se déclenche après le séisme. Sous le coup de l'émotion, les contemporains ont fait état de plus de 3000 victimes. L'image des blessés, prisonniers des décombres, brûlés vifs sous les yeux de leurs parents, est un traumatisme majeur.

L’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Pointe-à-Pitre est fortement endommagée, nécessitant de lourds travaux menés par l'architecte Alexandre Petit, venu de métropole. 
Initiés en 1847, les travaux s'étendent jusqu'en 1853, date à laquelle l'église est livrée au culte.
En raison de problèmes de conception du toit, une profonde restructuration est décidée vers 1865 et confiée à l'architecte Charles Trouillé qui propose une structure de charpente en métallique réalisée par l'entreprise Joly à Argenteuil, en métropole (en même temps que sont conçues les structures du marché central de Pointe-à-Pitre). 
Ils sont finis en 1876 et l'église se voit adjoindre un clocher, également réalisé par la maison Joly. 
L’église est de nouveau abîmée par les intempéries successives : tremblement de terre de 1897, cyclones de 1928, 1956, 1966, 1989… et réparée à chaque fois. 

C’est une basilique à trois nefs, au vaisseau impressionnant, une voûte ample. Elle peut accueillir 3000 fidèles. L'autel est en marbre de carrare des Pyrénées et du Portugal. La décoration a été réalisée par les artistes locaux Everard de Bérard et Budan. A l’extrémité de chaque nef latérale, se trouve une chapelle. Derrière le chœur, la sacristie en fer à cheval. L’orgue actuel est installé en 1981. La façade présente deux statues de saint Pierre et saint Paul placées dans des niches entourés par les 4 évangélistes. Le clocher métallique (1872) est implanté au niveau du chevet de l'église.

L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1978.

Tout ça, et bien d'autre, sont expliqués lors des visites guidées organisées par la ville de Pointe-à-Pitre

Pour les plus curieux, je conseille le livre "Pointe-à-Pitre, urbanisme et architecture religieuse, publique et militaire 18e-19e siècles", de Bruno KISSOUN, édité par les Editions JASOR

Bonne visite, cherchez les pépites que cache la ville de Pointe-à-Pitre....
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