Février 1953, toujours un livre dans la poche
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Les livres peuvent rendre magique n’importe quel lieu. La ville de Montmorillon, 8ème Cité de l’Ecrit de France, en est un.  

On peut y trouver une dizaine de libraires, ainsi que de nombreux artisans de l’écrit : enlumineurs, céramistes ou calligraphes. Il y a des cafés littéraires, bien sûr, et aussi un Jardin des Ecrivains où, certains soirs d’été, des auteurs viennent lire des passages de leur œuvre.  

C’est un régal de se balader dans ses petites rues piétonnes, de voir des expositions temporaires autour du monde de la littérature et de l’écrit ,et de fureter dans les librairies…  

Décédée en 2014, l’écrivain Régine Déforges, auteur du cycle "La bicyclette bleue", qui s’est vendu à des milliers d’exemplaires, est originaire de Montmorillon. Elle veille sur son quartier médiéval, restauré pour fonder la Cité de l’Ecrit. Les références à l’auteur sont présentes partout dans les ruelles piétonnes, notamment une volumineuse bicyclette bleue qui campe sur sa béquille, au milieu d’un jardin fleuri.

Mais rien n’aurait été permis sans les livres au format poche, incontournables de nos jours.  

Les livres de poche, dont le principe est de tenir dans une poche, existent depuis le 17e et 18e siècles : les livres de colportage sont des ouvrages, qui par leur format, rappellent le livre de poche actuel. Vers 1840, en France, apparaissent les "livres à 4 sous" (20 centimes). En 1905, Fayard lance une collection de romans populaires de petit format à 65 centimes, et en 1916 les éditions Jules Tallandier commercialisent une collection concurrente, des romans populaires encore moins chers.

Mais le livre de poche tel que nous le connaissons est né en Février 1953, quand Hachette publie à Paris les premiers titres d'une collection appelée à un grand avenir : la collection "Le Livre de Poche".
Le premier livre publié est un roman de Pierre Benoît, "Koenigsmark". Le second est "Les clés du Royaume" de A.J. Cronin et le troisième est "Vol de Nuit" de Antoine de Saint-Exupéry.
Avec un prix trois ou quatre fois moindre que les livres conventionnels, les nouveaux livres au format de poche séduisent un public jeune et peu fortuné.  
Les libraires sont d'abord réticents face à ce "livre industriel" au prix agressif qui risque de faire chuter leur chiffre d'affaires. Le succès commercial s'explique par la présence des livres de poche dans les premiers supermarchés, les station services, les drugstores, les kiosques de presse, etc.  

Ce succès inspire des concurrents, dont la collection "J'ai lu" en 1958, les collections "Presses Pocket" et "Folio" dans les années 70.

Une légende veut que, Filipacchi, de chez Hachette, en 1953, ait eu l'idée de créer le format poche en voyant un jour un soldat américain acheter un livre dans une librairie française, et le déchirer en deux pour qu’il puisse entrer dans les poches de son battle dress.

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