La peinture des Warlis en Inde/Street art primordial
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Les Warlis, aborigènes de l’Inde
De ce majestueux pays de l’Inde peu d’entre nous connaissent les Warlis. Ils font partis des millions d’Adivasis ((indiens tribaux) répartis sur l’ensemble du territoire indien. Les Warlis eux, sont au nombre de 600000 et vivent au nord de Mumbai, dans la région de Dahanu (état du Maharashtra). Installés dans des petits villages sur la plaine côtière de la mer d’Oman ou dans les forêts des montagnes la surplombant, ils habitent des petites maisons construites en torchis.
C’est à l’intérieur de celles-ci que les fresques blanches se déroulent sur les murs bruns. Intemporelles elles ancrent le quotidien de l’habitant et cela dès sa naissance, dans le sacré. Ces peintures à l’origine sont peintes par les femmes. Elles sont la transmission dans cette culture orale mais aussi un acte votif.

Peindre est une prière
Les Warlis sont animistes. Chaque forme vivante est empli d’une âme, d’une entité et la nature environnante est peuplée de dieux, de déesses, et de fantômes. « C’est l’acte de peindre qui est rituel et votif » ainsi un mariage est toujours accompagnée de la réalisation d’une fresque et de la représentation centrale de Palghat, déesse de la fécondité.
L’iconographie de ces entités est précise ainsi Palghat se reconnait par ses deux paire de bras en forme de racines. 

Peinture primordiale contemporaine
Les fresques traditionnellement sont réalisées sur un fond brun, constitué d’une pâte de terre et de bouse de vache recouvrant les murs des maisons. Les motifs sont peints avec un mélange de farine, de riz et de résine.
Aujourd’hui les Warlis utilisent des toiles comme support et peignent les personnages à l’acrylique. Cependant chaque peintre invente sa mixture d’éléments naturels et organiques pour enduire aussi la toile de résines naturelles. Si au départ cet art était réservé aux femmes depuis 1970 les hommes peignent aussi.

Un art vivant
Si les toiles ont en commun un même style, chaque artiste Warli plonge le spectateur au coeur de la singularité de ses rêves, de ses observations minutieuses de la nature, de la restitution vibrante des actes du quotidien, de ses visions sur les hommes et les dieux. Peignant à main levée et sans faire de croquis préalable, l’artiste laisse les éléments structurer la surface dans une narration à la fois lisible et chaotique.
Comme une danse notre oeil suit les pictogrammes blancs, représentant des personnages simplifiés.  Le visage est un masque neutre et deux triangles stylisent la silhouette.

Toiles de vie
C’est dans ce chaos que se révèlent l’ordonnance. Ainsi ces petites figurent nous renvoient à la source d’un art rupestre au langage universel avant que de nous emporter dans des éléments représentant  l’ici et maintenant. Le langage épuré enchante les détails et le rythme englobe la composition devenant ainsi une globalité.

Remerciement
Article réalisé à partir du catalogue de l’exposition : Les petits hommes qui dansent sur les murs/L’art ancestral des Warlis, aborigènes de l’Inde/ Christian Guillais-Michèle Panhelleux.

Pour en savoir plus découvrez le blog de Christian Guillais, spécialiste sur l'art des Warlis

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