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Photo "15 août 1945" (détail), 1945, Alfred Eisenstaedt pour le magazine Life
Le
19 août 2025,
Août
1945, malgré l’issue évidente, le Japon refuse de céder et continue de se
battre...
6 août et 9 août. Deux bombes atomiques sont larguées sur Hiroshima et Nagasaki. Malgré ça, et de nombreux autres bombardements américains, le Japon refuse de céder...
14 août, fin de soirée. Hiro-Hito convoque le conseil impérial. Pour lui, malgré un profond désaccord avec ses généraux, la guerre doit prendre fin, les Japonais ont assez souffert. Pour cela, il enregistre un message pour la radio japonaise, dans lequel il annonce qu'il accepte la capitulation sans condition. Pour l'empêcher de faire cette communication, plus de mille officiers attaquent le Palais, vers 23h, mais ils sont repoussés par la garde impériale, fidèle à Hiro-Hito.
15 août, 12 heures. Le discours de reddition du Japon, dit par l’empereur Hiro-Hito, est radiodiffusée dans tout l'Empire. Pour les Japonais, tout s'effondre. La propagande de l’armée est telle qu’ils sont convaincus que le Japon va gagner la guerre et qu'il faut continuer à se battre. Surtout, c'est la première fois que l'empereur parle à ses sujets à la radio. Passé la surprise, les Japonais, ayant vécu des années de tensions, de privations et de bombardements, sont soulagés.
Pour les Américains, et les Australiens, le 15 août, c'est le V-J day (Victory over Japan Day) et la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
15 août. Times Square, quartier très animé de New York, Etats-Unis.
Le magazine Life est un hebdomadaire axé sur le photojournalisme. Pour couvrir un événement important, il envoie plusieurs photographes, et élabore soigneusement une maquette accrocheuse.
Américain d'origine allemande, Alfred Eisenstaedt (1898-1995) réussit à photographier une réunion, en 1933, entre Adolf Hitler et Benito Mussolini. Tout d'abord accepté par les nazis, puis persécuté comme juif, il émigre en 1935 aux États-Unis. Il rejoint, dès 1936, le magazine Life, dont il est un photographe vedette. Il y fait au total 90 couvertures.
Le 15 août, il est à Times Square, au milieu de la foule célébrant l’annonce toute récente de la capitulation du Japon. Il y capture, sur le vif, un fougueux baiser donné par un marin de l’US Navy à une jeune infirmière, photo qu’il appelle sobrement "15 août 1945". Celle-ci devient l’icône incontestée de la liesse à la suite de la victoire des Alliés, et fait le tour du monde.
Prenant rapidement ses photos, passant d’une scène de joie à l’autre, Eisenstaedt ne peut fournir le nom de ses sujets. On ne distingue pas clairement leur visage, et plusieurs personnes ont ainsi déclaré être une de ces deux personnes.
Ce même baiser impromptu, plein d’enthousiasme, est photographié par un autre photographe, Victor Jorgensen (1913-1994), photojournaliste de la Marine américaine, mais sous un angle différent et dans une exposition moins mélodramatique que celle d’Alfred Eisenstaedt. Sa photo est publiée dans le New-York Times sous le nom "Kissing the War Goodbye".
Petite anecdote : dans plusieurs musées, aux Etats-Unis, sont installées les grandes statues de la série "Unconditional Surrender", créée par John Seward Johnson II (1930-2020), artiste américain. Celle de Sarasota, en Floride, datant de 2005, mesure 8 mètres de haut ! Elles ressemblent toutes à la photographie d'Alfred Eisenstaedt, cependant son auteur affirme qu'elles s'inspirent de celle de… Victor Jorgensen.
15 août. Sydney, Australie.
Un homme danse dans la rue, joyeux, avec un joli coup de chapeau. Une équipe de tournage le remarque et lui demande de recommencer son petit mouvement de joie. L'homme y consent et est filmé dans une le cadre d’une édition du journal télévisé Movietone News. "Dancing Man" est le nom donné à la photographie extraite du film de 12 secondes montrant un homme dansant triomphalement dans une rue de la ville, tandis qu'une foule en liesse célèbre la fin de la Seconde Guerre mondiale.
L'identité du danseur a fait l'objet de nombreux débats, et plusieurs personnes ont déclaré être cet homme joyeux, et plusieurs femmes ont prétendu être la jeune fille se retournant, le visage souriant à la caméra.
Des idées de visite :
Le Musée-Mémorial, à Caen, revient largement sur l’année 1945. Et si vous allez aux Etats-Unis, le Musée national de la guerre du Pacifique, à Fredericksburg, au Texas ainsi que le Musée national de la Seconde Guerre mondiale à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane.
Et pour aller plus loin :
Ne manquez pas de regarder l’excellent documentaire L'Enfer du Pacifique de la série "Ils ont filmé la guerre en couleurs", exclusivement composé d’archives en couleurs. Les Marines ont reçu des caméras et de la pellicule couleur. Leurs images nous donnent à voir un mélange d’horreur et d’héroïsme.
Dans le Pacifique Sud, des soldats américains sont envoyés en mission derrière les lignes japonaises. Norman Mailer publie ce roman magistral sur la Seconde Guerre à laquelle, enrôlé volontaire, il a participé. Paru en 1948, avec un succès immédiat, récompensé deux fois par le prix Pulitzer, Les Nus et les Morts demeure on ne peut plus subversif et puissant.
Une pensée émue pour ceux qui se sont battus !
6 août et 9 août. Deux bombes atomiques sont larguées sur Hiroshima et Nagasaki. Malgré ça, et de nombreux autres bombardements américains, le Japon refuse de céder...
14 août, fin de soirée. Hiro-Hito convoque le conseil impérial. Pour lui, malgré un profond désaccord avec ses généraux, la guerre doit prendre fin, les Japonais ont assez souffert. Pour cela, il enregistre un message pour la radio japonaise, dans lequel il annonce qu'il accepte la capitulation sans condition. Pour l'empêcher de faire cette communication, plus de mille officiers attaquent le Palais, vers 23h, mais ils sont repoussés par la garde impériale, fidèle à Hiro-Hito.
15 août, 12 heures. Le discours de reddition du Japon, dit par l’empereur Hiro-Hito, est radiodiffusée dans tout l'Empire. Pour les Japonais, tout s'effondre. La propagande de l’armée est telle qu’ils sont convaincus que le Japon va gagner la guerre et qu'il faut continuer à se battre. Surtout, c'est la première fois que l'empereur parle à ses sujets à la radio. Passé la surprise, les Japonais, ayant vécu des années de tensions, de privations et de bombardements, sont soulagés.
Pour les Américains, et les Australiens, le 15 août, c'est le V-J day (Victory over Japan Day) et la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
15 août. Times Square, quartier très animé de New York, Etats-Unis.
Le magazine Life est un hebdomadaire axé sur le photojournalisme. Pour couvrir un événement important, il envoie plusieurs photographes, et élabore soigneusement une maquette accrocheuse.
Américain d'origine allemande, Alfred Eisenstaedt (1898-1995) réussit à photographier une réunion, en 1933, entre Adolf Hitler et Benito Mussolini. Tout d'abord accepté par les nazis, puis persécuté comme juif, il émigre en 1935 aux États-Unis. Il rejoint, dès 1936, le magazine Life, dont il est un photographe vedette. Il y fait au total 90 couvertures.
Le 15 août, il est à Times Square, au milieu de la foule célébrant l’annonce toute récente de la capitulation du Japon. Il y capture, sur le vif, un fougueux baiser donné par un marin de l’US Navy à une jeune infirmière, photo qu’il appelle sobrement "15 août 1945". Celle-ci devient l’icône incontestée de la liesse à la suite de la victoire des Alliés, et fait le tour du monde.
Prenant rapidement ses photos, passant d’une scène de joie à l’autre, Eisenstaedt ne peut fournir le nom de ses sujets. On ne distingue pas clairement leur visage, et plusieurs personnes ont ainsi déclaré être une de ces deux personnes.
Ce même baiser impromptu, plein d’enthousiasme, est photographié par un autre photographe, Victor Jorgensen (1913-1994), photojournaliste de la Marine américaine, mais sous un angle différent et dans une exposition moins mélodramatique que celle d’Alfred Eisenstaedt. Sa photo est publiée dans le New-York Times sous le nom "Kissing the War Goodbye".
Petite anecdote : dans plusieurs musées, aux Etats-Unis, sont installées les grandes statues de la série "Unconditional Surrender", créée par John Seward Johnson II (1930-2020), artiste américain. Celle de Sarasota, en Floride, datant de 2005, mesure 8 mètres de haut ! Elles ressemblent toutes à la photographie d'Alfred Eisenstaedt, cependant son auteur affirme qu'elles s'inspirent de celle de… Victor Jorgensen.
15 août. Sydney, Australie.
Un homme danse dans la rue, joyeux, avec un joli coup de chapeau. Une équipe de tournage le remarque et lui demande de recommencer son petit mouvement de joie. L'homme y consent et est filmé dans une le cadre d’une édition du journal télévisé Movietone News. "Dancing Man" est le nom donné à la photographie extraite du film de 12 secondes montrant un homme dansant triomphalement dans une rue de la ville, tandis qu'une foule en liesse célèbre la fin de la Seconde Guerre mondiale.
L'identité du danseur a fait l'objet de nombreux débats, et plusieurs personnes ont déclaré être cet homme joyeux, et plusieurs femmes ont prétendu être la jeune fille se retournant, le visage souriant à la caméra.
Des idées de visite :
Le Musée-Mémorial, à Caen, revient largement sur l’année 1945. Et si vous allez aux Etats-Unis, le Musée national de la guerre du Pacifique, à Fredericksburg, au Texas ainsi que le Musée national de la Seconde Guerre mondiale à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane.
Et pour aller plus loin :
Ne manquez pas de regarder l’excellent documentaire L'Enfer du Pacifique de la série "Ils ont filmé la guerre en couleurs", exclusivement composé d’archives en couleurs. Les Marines ont reçu des caméras et de la pellicule couleur. Leurs images nous donnent à voir un mélange d’horreur et d’héroïsme.
Dans le Pacifique Sud, des soldats américains sont envoyés en mission derrière les lignes japonaises. Norman Mailer publie ce roman magistral sur la Seconde Guerre à laquelle, enrôlé volontaire, il a participé. Paru en 1948, avec un succès immédiat, récompensé deux fois par le prix Pulitzer, Les Nus et les Morts demeure on ne peut plus subversif et puissant.
Une pensée émue pour ceux qui se sont battus !