La Grande Bellezza
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La grande bellezza, ou l'art de la grâce : un bijou italien à découvrir ou à redécouvrir.

La grande bellezza (aussi intitulé La Grande Beauté), comédie dramatique italienne réalisée par Paolo Sorrentino, est restée relativement peu connue du grand public, depuis sa sortie en 2013. Le film met en scène Jep Gambardella, qu'incarne Toni Servillo, un critique d'art désabusé qui s'adonneaux mondanités la nuit venue. Témoin d'un microcosme italien adepte des soirées festives, de la chirugie esthétique et de l'art contemporain, Jep traverse les âges jusqu'à ce qu'il ne se sente plus trop dans le coup, et s'emplit d'une grande nostalgie. Il entreprend alors d'écrire un ultime ouvrage, revenant ainsi sur ce qu'a été son existence, et s'interrogeant sur le sens de la vie, le tout sur fond de décor des plus beaux lieux de la ville de Rome.

Le film commence tout juste en nous plongeant dans l'univers décalé (et presque surréaliste) du monde du showbizz romain. Jep Gambardella fête son 65e anniversaire, conviant pour une soirée arrosée une "élite" complètement déjantée. Musique, danses et expériences artistiques conceptuelles sont mises à l'honneur.

Le film se meut comme une balade, et nous fait découvrir (ou redécouvrir) les fontaines, places et palais les plus somptueux de la capitale italienne. La grande terrasse de Jep Gambardella dominant le Colisée vaut à elle seule le coup d'oeil. L'esthétique est soignée et revisite les lieux les plus touristiques de la capitale, leur redonnant un peu de leur personnalité.

De la musique type boite de nuit de Bob Sinclar aux compositions minimalistes et de musique sacrée, c'est un véritable voyage expérimental des sens que nous propose ce film. Ainsi une musique aux accents célèstes que porte les chœurs se mêle à la beauté et à l'élégance emprunte de douceur des images. Et c'est l'instant de grâce. Un phénomène qui se produit à plusieurs reprises à des moments-clés du film. Le fil de l'histoire crée dans son mouvement une pyramide des émotions que frappent en apothéose image et son, qui se répondent en concert, accompagnés tout le long par la voix quasi mystique de Jep Gambardella. La poésie est là, la magie opère. Hymne à l'art et à la vie, les deux sens se répondent avec intensité, et l'on ne peut s'empêcher de songer à quelque chose de divin à l'origine de tant de beauté. Une réflexion que pourrait suggérer en fond les différents plans sur les religieuses, à plusieurs moments du film. 
Notons en revanche que l'ensemble peut s'avérer être un peu long et souffre de quelques passages àvide. Et vous l'aurez compris, il ne s'agit pas là d'un film d'action. Le résultat n'en demeure pas moins élégant et devrait pouvoir toucher tout un chacun en ce qu'à travers Jep Gambardella, plus qu'une frange de la société librement reproduite, c'est la Gande Humanité qu'il touche en plein coeur. Ainsi, au même titre que ce qu'il crée, l'homme devient lui-même un sujet artistique que l'oncontemple et médite. Il est capté ici dans sa force et sa fragilité. Dans sa grande beauté toutsimplement.

La grande bellezza a obtenu l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2014.


Ecrit par Emilie Daeschler
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