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Pixabay
Le
2 September 2016,
Safaris / Safarix
Comme à l’accoutumée, le musée de la chasse et de la nature
propose une exposition surprenante, décalée, qui invite le spectateur à
s’impliquer plutôt qu’à observer passivement ce qui lui est proposé.
Car il ne s’agit pas ici de relater de vraies aventures
exotiques de chasse au lion et au rhinocéros, mais plutôt d’explorer la part de
fantasmes et d’imaginaire que renferme l’idée même du safari. Safaris/Safarix
(la distorsion est déjà dans le titre) est une sorte de voyage à travers les
« clichés » : le trophée de chasse, la photo du braconnier
victorieux, le lion dans la savane au soleil couchant…Là où le chasseur use de
son fusil, l’artiste capture la nature d’un coup de pinceau ou dans le boîtier
de son appareil photo.
Là où l’animal est pourchassé - pour manifester, dans la violence, la supposée supériorité de l’homme ? - il est symbolisé, représenté, paré de nouveaux atours ou de nouvelles vertus, et devient une image qui interroge la nature humaine, avide de nouveauté, d’exploits, mais aussi capable de soumettre le réel à d’étranges fantaisies. Par exemple, La salle des Trophées du musée qui rassemble l’étonnante collection exotique réunie par les fondateurs du musée se prête naturellement à la réunion des souvenirs lointains – et imaginaires - collationnés par l’américain Daniel Horowitz (né en 1978), sous la forme d’un reportage graphique réalisé en détournant des gravures et des documents anciens. Les autruches sans tête côtoient des singes étranges à. Dans un jeu de cache-cache surréaliste, on passe d’une oeuvre décalée à un véritable trophée de chasse : Ghyslain Bertholon expose ainsi l’arrière-train empaillé d’un lion, là où nous nous attendrions plutôt à voir sa tête.
Autre animal mythique et fascinant, la girafe, qui est l’autre fil conducteur de l’exposition, ou sa colonne vertébrale si l’on préfère. La cour du musée est ainsi investie par une œuvre monumentale et émouvante du suisse Christian Gonzenbach (né en 1975) composée d’un squelette de girafe revêtu d’une protection de bois invitant le visiteur à s’immiscer entre la peau et les os, autrement dit, à habiter ce corps géant. De l’extérieur, on ne voit qu’une petite chapelle en bois clair, tandis que l’intérieur, empli de ce squelette impressionnant qui nous force à nous tordre le cou, invite à un recueillement particulier. Peut-être le moment de rêver de la vie de cette girafe, ou de s’interroger sur l’avenir des grands animaux sauvages.
A l’étage, une autre girafe attend le visiteur, mais cette fois c’est sa version évidée, dans une version artificielle et aux dimensions exagérées. On ne voit que la moitié du corps de la girafe, dont le cou passe au-travers du plafond (sa tête se trouve bel et bien au 3è étage !) et sous son ventre un escabeau rouge est disposé, pour permettre à tout un chacun d’entrer dans le corps de l’animal et de se hisser à sa hauteur. D’autres surprises jalonnent l’exposition, mais que je ne vous dévoilerai pas pour que votre visite garde toute sa saveur !
Sonia Zannad / Mes sorties culture
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com
Là où l’animal est pourchassé - pour manifester, dans la violence, la supposée supériorité de l’homme ? - il est symbolisé, représenté, paré de nouveaux atours ou de nouvelles vertus, et devient une image qui interroge la nature humaine, avide de nouveauté, d’exploits, mais aussi capable de soumettre le réel à d’étranges fantaisies. Par exemple, La salle des Trophées du musée qui rassemble l’étonnante collection exotique réunie par les fondateurs du musée se prête naturellement à la réunion des souvenirs lointains – et imaginaires - collationnés par l’américain Daniel Horowitz (né en 1978), sous la forme d’un reportage graphique réalisé en détournant des gravures et des documents anciens. Les autruches sans tête côtoient des singes étranges à. Dans un jeu de cache-cache surréaliste, on passe d’une oeuvre décalée à un véritable trophée de chasse : Ghyslain Bertholon expose ainsi l’arrière-train empaillé d’un lion, là où nous nous attendrions plutôt à voir sa tête.
Autre animal mythique et fascinant, la girafe, qui est l’autre fil conducteur de l’exposition, ou sa colonne vertébrale si l’on préfère. La cour du musée est ainsi investie par une œuvre monumentale et émouvante du suisse Christian Gonzenbach (né en 1975) composée d’un squelette de girafe revêtu d’une protection de bois invitant le visiteur à s’immiscer entre la peau et les os, autrement dit, à habiter ce corps géant. De l’extérieur, on ne voit qu’une petite chapelle en bois clair, tandis que l’intérieur, empli de ce squelette impressionnant qui nous force à nous tordre le cou, invite à un recueillement particulier. Peut-être le moment de rêver de la vie de cette girafe, ou de s’interroger sur l’avenir des grands animaux sauvages.
A l’étage, une autre girafe attend le visiteur, mais cette fois c’est sa version évidée, dans une version artificielle et aux dimensions exagérées. On ne voit que la moitié du corps de la girafe, dont le cou passe au-travers du plafond (sa tête se trouve bel et bien au 3è étage !) et sous son ventre un escabeau rouge est disposé, pour permettre à tout un chacun d’entrer dans le corps de l’animal et de se hisser à sa hauteur. D’autres surprises jalonnent l’exposition, mais que je ne vous dévoilerai pas pour que votre visite garde toute sa saveur !
Sonia Zannad / Mes sorties culture
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com