Soucieux de rompre avec toute forme d'Expressionnisme, Klein "refuse le pinceau" pratiquement depuis le tout début de sa carrière, parce qu'il le considère comme un instrument "trop psychologique". Entre 1958 et 1960, il perfectionne une technique qui lui permet d'approfondir cette idée, en utilisant des modèles nus en guise de "pinceaux vivants" comme ils les appellent.

Klein les enduit de peinture IKB (Bleu Klein), puis les modèles se frottent au papier ou à la toile. Les "Anthropométries" sont baptisées ainsi par le critique Pierre Restany, ami de Klein. Ils permettent à Klein de recréer le nu sans avoir recours aux moyens de représentation traditionnels.
Au fil des mois, Yves Klein varie la réalisation, faisant également des anthropométries "négatives", c’est-à-dire, se servant du modèle comme pochoir, vaporisant de la peinture au pistolet autour, ou combinant les deux techniques (positive et négative).