Credits image :
Madame Kupka dans les verticales, MoMA
Le
30 March 2018,
Il y a au tout début de l'exposition Kupka, "pionnier de l'abstraction", une exposition à voir au Grand Palais jusqu'au 30 juillet 2018, dans la première salle, une toile fascinante. Une peinture de 1910-1911, poétiquement titrée "Madame Kupka dans les verticales" qui préfigure les recherches sur la couleur que l'artiste approfondira bien plus tard dans sa carrière, après un long cheminement et des recherches inlassables.
A gauche, un portrait tout à fait classique de sa femme Eugénie, intitulé "Portrait de Mme Kupka", est daté de 1905. La maîtrise technique est évidente mais rien ne permet vraiment de différencier le style de celui d'un autre peintre de la même époque. A droite, une toile dans laquelle on distingue un visage et un corps (il s'agit toujours d'Eugénie), mais comme dissimulés sous des bandes de couleurs vives. De petites touches verticales rouges, roses, orangées, rythmiques et dansantes, merveilleusement vivantes qui ne sont pas sans évoquer la touche de Klimt et les façades Jugendstil de Vienne qui ont fortement impressionné Kupka.
On a peine à imaginer, en voyant ces deux tableaux côte à côte, qu'ils soient l'oeuvre du même homme et surtout que seules 5 années les séparent. Et Kupka lui même devait avoir conscience de la beauté et de la valeur de ce portrait car il ne s'en sépara que très tard dans sa vie, pour en faire don au MoMA de New-York.
Car il y a dans cette image une forte dimension affective, comme si cette avalanche de couleurs permettait à la fois de dérober l être aimé aux regards indiscrets et de lui rendre un vibrant hommage, dévoilant de façon suggestive un regard, un sourire, une assurance (en raison de la "contre-plongée" dans la perspective) et une sensualité qui font plaisir à voir. Kupka nous rappelle aussi que le corps de l'être aimé, son expression, relèvent aussi de l'image mentale. Autrement dit, c'est une abstraction. "Madame Kupka dans les verticales", en plus d'être une oeuvre résolument moderne, est aussi une déclaration d'amour absolue. Eugénie inondée de couleurs, forever.
Sonia Zannad / Mes sorties culture
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com
A gauche, un portrait tout à fait classique de sa femme Eugénie, intitulé "Portrait de Mme Kupka", est daté de 1905. La maîtrise technique est évidente mais rien ne permet vraiment de différencier le style de celui d'un autre peintre de la même époque. A droite, une toile dans laquelle on distingue un visage et un corps (il s'agit toujours d'Eugénie), mais comme dissimulés sous des bandes de couleurs vives. De petites touches verticales rouges, roses, orangées, rythmiques et dansantes, merveilleusement vivantes qui ne sont pas sans évoquer la touche de Klimt et les façades Jugendstil de Vienne qui ont fortement impressionné Kupka.
On a peine à imaginer, en voyant ces deux tableaux côte à côte, qu'ils soient l'oeuvre du même homme et surtout que seules 5 années les séparent. Et Kupka lui même devait avoir conscience de la beauté et de la valeur de ce portrait car il ne s'en sépara que très tard dans sa vie, pour en faire don au MoMA de New-York.
Car il y a dans cette image une forte dimension affective, comme si cette avalanche de couleurs permettait à la fois de dérober l être aimé aux regards indiscrets et de lui rendre un vibrant hommage, dévoilant de façon suggestive un regard, un sourire, une assurance (en raison de la "contre-plongée" dans la perspective) et une sensualité qui font plaisir à voir. Kupka nous rappelle aussi que le corps de l'être aimé, son expression, relèvent aussi de l'image mentale. Autrement dit, c'est une abstraction. "Madame Kupka dans les verticales", en plus d'être une oeuvre résolument moderne, est aussi une déclaration d'amour absolue. Eugénie inondée de couleurs, forever.
Sonia Zannad / Mes sorties culture
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com