Cinq choses que vous ne saviez pas au sujet de Johannes Vermeer
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De sa vie personnelle, on ne sait presque rien  

Pas de lettres, pas de témoignages, pas de dessins : de la biographie de ce peintre flamand du 17e siècle, nous ne savons presque rien… Sinon qu’il était très attaché à sa ville natale de Delft, qu’il est né protestant, et qu’il s’est converti au catholicisme pour épouser sa future femme. Tout ce que nous pouvons entrevoir au sujet de sa vie, c’est à travers les tableaux que nous le connaissons. Aujourd’hui, il existe de par le monde 36 tableaux officiellement répertoriés et identifiés comme des Vermeer authentiques.  

Il a été sauvé de l’oubli par des artistes français
 

Ce sont les artistes de l’avant-garde, au 19e siècle, qui l’ont remis au goût du jour. Il suffit de comparer ses toiles avec la Femme aux Folies Bergères de Manet ou le Boulevard Montmartre la nuit de Camille Pissarro, ou encore la Buveuse d’absinthe pour percevoir l’influence de Vermeer sur les peintres bohèmes parisiens . Comme Vermeer, ils tentaient de représenter la sensibilité et la beauté des gens « ordinaires » dans des lieux banals.  

C’est le peintre de la lumière et de l’introspection
 

Vermeer maîtrise comme personne le rendu de la lumière naturelle : ses intérieurs sont baignés d’une douce clarté filtrée par la fenêtre et les rideaux, qui laisse deviner le jour à l’extérieur. Mais rien d’autre ne permet d’imaginer ce qu’il y a dehors : pas un toit, pas un arbre. Il nous plonge dans l’intériorité en utilisant la lumière, qui nimbe ses personnages, souvent plongés dans une activité profondément méditative : lecture  ou écriture d’une missive amoureuse, étude des cartes pour les astronomes, travail de dentelle, préparation culinaire, pratique d’un instrument de musique ou aux autres activités « quotidiennes »  propres à la scène de genre, qui était alors un classique du répertoire de la peinture flamande. Pourtant, il se distingue de ses comportements par la distance et la gravité qu’il insuffle à ses scènes. La plupart de ses personnages – exception faite de la Jeune fille à la perle dont le regard continue de nous transpercer l’âme – ont en effet les yeux baissés, comme plongés dans leurs pensées.  C’est ce qui intrigue et instaure à la fois une distance avec eux et une intimité incroyable.  

Un maître de la couleur pour des toiles précieuses
 

Fait qui le distingue de ses contemporains néerlandais, Vermeer utilise l'outremer véritable, un précieux pigment bleu obtenu en broyant  la pierre de lapis-lazuli,  en provenance d’Afghanistan. A l’époque, le lapis-lazuli valait plus cher que l’or.    

Sa modernité ne cesse pas de fasciner
 

Quel rapport entre nos vies et celles des bonnes familles de Delft au 17e siècle ? A priori, pas grand-chose. Et pourtant, en contemplant ses très petites peintures à l’huile, réalisées avec une minutie diabolique, on a l’impression d’être là, dans la même pièce. Tout semble à la fois vivant, tranquille et proche. Le quotidien retrouve sa dimension sacrée, spirituelle, à travers les gestes les plus simples, et des activités manuelles ou intellectuelles qui exigent la plus grande concentration  : quoi de plus réconfortant, à l’heure de l’accélération technologique ? Les spécialistes se battent encore pour comprendre comment il travaillait : faisait-il poser les membres de sa famille dans sa propre maison ?  Utilisait-il la camera obscura pour réaliser ses perspectives si réalistes ?  Le « sphinx de Delft » est loin d’avoir livré tous ses secrets…   

Mes Sorties Culture / Sonia Zannad 

Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com

Publié la première fois le 14 décembre 2019

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