Le mot "caca d’oie", contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, est un nom de couleur, utilisé pour désigner une couleur jaune verdâtre. A ne pas confondre avec le… cacatois qui est une voile sur un bateau.

Ce nom de couleur apparaît dès le début du 17e siècle et est appelé "merde d'oyson". On le retrouve au 18e siècle sous le nom "merde d'oie".  

Vie de Henri Brulard est une œuvre autobiographique inachevée de Stendhal. Il y évoque ses amours, ses aspirations, son enfance, ses parents, ses études… En 1835, il y écrit "M. Chabert était un bourgeois assez bien mis mais qui avait toujours l’air endimanché et dans les transes de gâter son habit ou son gilet ou sa jolie culotte de casimir merde d’oie".  

Le "caca dauphin", contrairement à ce que son nom indique, est en lien avec Louis-Joseph, fils de Marie-Antoinette et Louis 16, dauphin de France, né en 1781 et décédé à l’âge de 7 ans.
La reine, en observant les selles de son nouveau-né, découvre une teinte inédite, avec des tons jaune, verts et orangés.
C’est une couleur entre jaune et vert, pas très loin du caca d’oie mais dans une interprétation un peu plus jaune. Finalement assez élégante malgré son nom. Cette couleur est le "caca dauphin".  

Peut-être que le changement de "merde d’oie" en "caca d’oie" vient d’un mélange entre "merde d’oie" et "caca dauphin", à l’initiative de certains républicains…

Cette couleur n'est pas très aimée.

Par exemple, en 2008, le TGI de Paris condamne les copropriétaires d’une tour du 15e arrondissement : ils doivent verser la somme de 30,000 euros aux deux architectes de la tour.
En effet, lors d’un ravalement, la tour est repeinte dans une teinte "caca d’oie", au lieu de "imperator" voulue au moment de sa construction. Outre l’amende, les copropriétaires sont condamnés à redonner sa couleur d’origine à l’immeuble...